Les couleurs dans la liturgie catholique et leur signification
Qui ne s’est jamais demandé, pendant un office liturgique, ce qui poussait les prêtres et leurs assistants à se vêtir de couleurs différentes tout au long de l’année ? Vert, blanc, rouge, violet, rose et même parfois bleu et jaune, la liturgie catholique use, en effet, de plusieurs teintes en fonction des célébrations qui pourraient en laisser perplexes plus d’un non initié à ces codes.
Quelles sont ces couleurs ? Quelles en sont les significations ? Quels sont leurs usages ?
"Au cours de l'année, l'Église développe tout le Mystère du Christ et commémore les fêtes des saints". Ainsi, tout au long de l'année, nous retraçons les différents événements de la vie du Seigneur et de l'histoire du salut. Dans cette marche de l'Église, les couleurs et les formes des vêtements liturgiques manifestent ces Mystères, présents dans la diversité des temps liturgiques.
À chaque messe, l'Église nous présente les couleurs qui évoquent le mieux les actions salvatrices de Jésus-Christ et leur efficacité sacramentelle au cours de l'année liturgique. Il y a donc une unité harmonieuse entre tout ce qui compose la Sainte Messe : paroles, gestes, actions et objets.
Le violet
Les vêtements liturgiques violets sont utilisés pour les Messes des "temps forts" - Avent et Carême - et pour la Messe des défunts (cf. IRMG, n. 346). En effet, "c'est une couleur discrète et sérieuse. Elle symbolise l'austérité, la pénitence, l'approfondissement spirituel et la préparation (...) Le violet est obtenu en combinant le rouge et le bleu. Dans ce mélange, certains auteurs voient l'union entre la couleur rouge, qui symbolise l'amour, et le bleu, qui symbolise l'immortalité. D'autres y voient l'union entre le ciel, qui est représenté par le bleu, et le rouge, qui représente la terre".
En ce sens, la couleur violette dans les messes des défunts éveille en nous la vision surnaturelle, la proximité de Dieu, face à la réalité de la mort. En même temps, dans les moments de profonde douleur, le violet maintient présent l'esprit de pénitence auquel l'Église nous invite en ces temps. Toutefois, le rose peut être utilisé facultativement " les dimanches de Gaudete (troisième dimanche de l'Avent) et de Laetare (quatrième dimanche du Carême) pour rappeler aux personnes qui jeûnent et aux pénitents l'approche de Noël et de Pâques, et donc l'arrêt de la pénitence ".
Le vert
Couleur du temps dit « ordinaire » (au sens d’habituel, familier), son usage se déploie en deux temps dans le calendrier liturgique : entre le baptême du Christ (premier dimanche suivant l’Épiphanie, le 6 janvier) et le mercredi des Cendres (marquant l’entrée dans le Carême, 47 jours avant Pâques), puis entre la Pentecôte (septième dimanche après Pâques) et l’Avent (les quatre semaines précédant Noël).
Le vert est lié à la nature et au renouveau de la végétation, il symbolise l’espérance en la Résurrection, fondement de la Foi chrétienne.
Le blanc
Le blanc est la couleur de la lumière, de la pureté, de la gloire et de la joie.
Il est utilisé pour toutes les célébrations liées au Christ, exceptées celles de la Passion (pour Noël et Pâques notamment), pour les fêtes de la Vierge, des anges et des saints non-martyrs et enfin pour la naissance de saint Jean-Baptiste. C’est également la couleur utilisée pour administrer les sacrements du baptême et du mariage.
Le rouge
Couleur du feu et du sang, le rouge est le symbole de l’Amour, de la Charité, du sacrifice et du martyre.
Il est utilisé lors de la Semaine sainte pour le dimanche des Rameaux et le Vendredi saint, le jour de la Pentecôte, à l’occasion de la célébration du Précieux Sang, pour les fêtes liées aux apôtres et aux saints martyrs, pour les fêtes liées aux saintes reliques et enfin lors des célébrations de l’Invention et de l’Exaltation de la Croix. Il peut être également utilisé pour la messe du sacrement de la Confirmation, si le jour ne coïncide pas avec une autre fête.
Le Rose
Conçu comme une variation du violet, le rose marque deux pauses que l’Église prend lors des temps de pénitence. Il symbolise donc le violet s’éclaircissant, en préparation des joies à venir.
Le rose est utilisé deux fois dans l’année, lors du troisième dimanche de l’Avent (Gaudete) et lors du quatrième dimanche de Carême (Laetare).
Le Jaune/ l’Or
Symbole de la lumière divine, l’or ou le jaune peuvent être utilisés pour remplacer n’importe quelle couleur, à l’exception du violet et du noir.
Le Bleu
Le bleu est associé au dogme marial et ne peut donc être utilisé que lors des célébrations liées à la Vierge Marie, telles l’Assomption ou l’Immaculée Conception.
Seule couleur représentant un véritable privilège liturgique, son usage n’a été autorisé par le concile de Trente qu’au Portugal, à l’Espagne, aux anciens territoires de ces deux pays, à l’ancien royaume de Bavière, à certaines églises de Naples ainsi qu’enfin à l’ordre Franciscains, en raison de leur défense historique du dogme marial. Ce privilège court toujours aujourd’hui.