Les sacrements
« Comme être social, l´homme a besoin de signes et de symboles pour communiquer avec autrui, par le langage, par des gestes, par des actions. Il en est de même pour sa relation à Dieu. » (Catéchisme de l´Eglise catholique, n° 1146)
Ainsi les sacrements sont des signes visibles du don gratuit de Dieu (la grâce), qui permettent aux hommes de prendre conscience de la présence de Dieu au milieu d´eux. Ce sont des actes d’alliance qui unissent au Christ par l’action de l’Esprit Saint, relient les hommes à Dieu et à leurs frères par le plus intime d’eux-mêmes et incorporent dans l’Eglise.
Tout sacrement comporte trois dimensions :
un signe, ce que l´on voit;
une parole, ce que l´on entend;
un symbole, ce que le signe et la parole expriment.
Les sept sacrements de l'Église catholique sont :
- le baptême, qui remet le péché originel et les péchés personnels fait participer à la vie divine trinitaire par la grâce sanctifiante et incorpore au Christ et à son Eglise.
- l'eucharistie est le sacrifice du corps et du sang du Christ qu'il a institué lors de la Cène pour perpétuer jusqu'à son retour son sacrifice sur la croix, et où le pain et le vin consacrés sont devenus par les mains du prêtre le corps et le sang du Christ donnés aux Chrétiens en nourriture.
- la confirmation pour l'Église catholique, la chrismation pour l'Église orthodoxe, est l'effusion indélébile de l'Esprit Saint qui augmente la grâce baptismale.
- le sacrement de pénitence et de réconciliation (appelé aussi sacrement du pardon), où le chrétien se convertit en reconnaissant ses péchés devant un prêtre qui lui accorde le pardon, au nom du Christ.
- l'onction des malades (aussi appelée sacrement des malades, anciennement extrême-onction), sacrement des malades et des mourants administré pour les aider à supporter leurs souffrances ;
- le mariage, qui unit un chrétien et une chrétienne comme époux et épouse ;
- l'ordination est le sacrement par lequel la mission confiée par le Christ à ses apôtres continue à être exercé dans l’Église par des hommes qui ont été intégrés à elle par la consécration de l'ordination (diacres, prêtres et évêques), et ont en conséquence le pouvoir de conférer certains sacrements (Eucharistie, pénitence et onction des malades (pour ce qui est des prêtres et des évêques) confirmation et ordination pour ce qui est des évêques).
On distingue :
les sacrements d'initiation : baptême, confirmation, eucharistie (les deux premiers n'étant reçus qu'une fois et laissant une marque indélébile) ;
les sacrements de guérison : Sacrement de pénitence et de réconciliation, onction des malades (reçus chaque fois que cela est nécessaire) ;
les sacrements du service : mariage, ordination.
Chacun des trois sacrements d'initiation est attaché de manière privilégiée à une personne de la Trinité, le baptême au Père, la confirmation au Saint Esprit, et l'eucharistie au Fils, les trois Personnes inséparables de la Trinité étant présente en tous ces sacrements .
On distingue également :
les sacrements à caractères : baptême, confirmation, ordination qui marquent l'âme du fidèle.
Pour l'Église catholique, le mariage est indissoluble jusqu'à la mort ou déclaré nul, c'est-à-dire réputé ne jamais avoir eu lieu. Le remariage des veufs ou des veuves est possible. Il n'existe pas de divorce, mais une séparation des corps peut être prononcée par les tribunaux ecclésiastiques sans que cela permette évidemment un remariage, sauf en cas de nullité de mariage. Dans certains cas, un procès canonique en nullité peut établir que l'union précédente n'existait pas et ne s'oppose donc pas à un nouveau mariage.
L'ordre, d'après le Concile Vatican II, comprend trois degrés (diacre, prêtre, évêque) et, laissant une marque indélébile (le caractère), aucun ne peut être reçu deux fois. L'ordination comme prêtre ou évêque est réservée aux hommes célibataires (ou veufs avec des enfants adultes, c'est-à-dire sans charge de famille) dans l'Église catholique romaine, pour des motifs de discipline ecclésiastique qui ne sont pas liés à la nature du sacrement, et pourraient donc être abrogés ou modifiés par simple décision de l'autorité pontificale, comme ce fut le cas pour l'ordination diaconale d'hommes mariés dans l'Église catholique ; l'ordination d'hommes mariés comme prêtres (mais non évêques) est possible dans les Églises d'Orient (orthodoxe et catholique). Le mariage ou le remariage d'un homme ordonné est interdit aussi bien en Orient qu'en Occident.
Normalement, ces sacrements sont conférés par le prêtre, sauf :
le baptême, qui peut être conféré par le diacre et même, en cas de nécessité, par tout laïc, voire par un non-baptisé ;
le mariage, que les époux se donnent l'un à l'autre, mais devant l'Église (le prêtre ou le diacre bénit et valide l'union) (Église catholique romaine).
L'excommunication signifie l'interdiction provisoire, pour un baptisé, d'avoir accès aux sacrements (eucharistie en particulier). Il s'agit d'une mesure disciplinaire qui est toujours levée à l'article de la mort, si l'excommunié demande à recevoir les derniers sacrements (confession, eucharistie et extrême-onction).
Depuis le concile de Vatican II, l'Église catholique reconnaît la « validité » des sacrements de l'Église orthodoxe car la succession apostolique de leurs ministres (évêques en particulier) est réelle et que la compréhension de leur signification est la même, mais la reconnaissance par les Églises orthodoxes des sacrements de l'Église catholique n'est pas unanime. En raison de l'absence de « communion », il n'est pas possible aux fidèles d'accéder aux sacrements indifféremment dans l'une ou l'autre Église, sauf en cas de nécessité à l'article de la mort.
L'Église catholique connaît également des « sacramentaux », c'est-à-dire des signes visant à sanctifier et à perfectionner la vie des croyants. En font partie les bénédictions, les consécrations (de personnes ou de lieux), les funérailles, le sacre de certains souverains, les exorcismes.