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L' exorcisme dans l’Église catholique

Le 23/04/2024 0

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L’exorcisme est un rituel religieux destiné à écarter les démons. Cette pratique ancienne s’enracine dans l’Evangile qui relate de nombreux exorcismes réalisés par Jésus.

 

Les pratiques d’exorcisme dans l’Église catholique et le Rituel de l’exorcisme

 

L’exorcisme est une forme particulière de prière et de rite qui s’inscrit dans la tradition de l’Église catholique et qui se pratique dans un cadre ecclésial. Elle repose sur la foi et la confiance en la puissance du Christ Sauveur car lui-même s’est affronté aux puissances mauvaises et a détruit leur empire en libérant toute chose de leur contagion maligne.

 

Dans le cadre de l’Initiation chrétienne des adultes, on pratique des exorcismes appelés « mineurs », célébrés au cours de célébrations qui jalonnent les étapes du catéchuménat. Ce sont des prières adressées à Dieu le Père, ou au Christ, pour aider les catéchumènes à entrer dans la vie spirituelle, à mener les combats qu’implique leur conversion, à opérer les ruptures qui s’imposent pour se mettre à la suite du Christ (RICA, n° 110-115).

Le Rituel du baptême des petits enfants (n°84-85 et 124-125) comporte également une « Prière d’exorcisme et de délivrance », qui déploie la dernière demande du Notre Père : « Délivre-nous du mal », car tout au long de sa vie, le nouveau baptisé devra lutter contre le mal et approfondir sa conversion.

 

L’exorcisme majeur ou solennel et son Rituel

La possibilité que quelqu’un soit confronté aux forces du mal et même à Satan est une donnée attestée de diverses manières dans l’expérience et la conscience de foi des Eglises. Parmi les confessions chrétiennes, l’Eglise catholique a donné à l’exorcisme une forme liturgique normative. Mais, en reconnaissant la réalité du monde démoniaque, l’Eglise n’a jamais permis à l’homme d’évacuer sa responsabilité en attribuant ses fautes aux démons.

 

Une pastorale de discernement

Lorsque des personnes baptisées s’estiment tourmentées ou obsédées par des puissances maléfiques, les accueillir en Eglise consiste à prendre au sérieux leur souffrance tout en gardant réserve et prudence car il est facile d’être dupe de l’imagination et de se laisser égarer par des récits inexacts, maladroitement transmis ou abusivement interprétés. Le Rituel de l’exorcisme dit « majeur » ou « solennel » exhorte au plus grand discernement et suggère d’avoir en certains cas recours à la consultation d’experts dans le domaine spirituel et, si nécessaire, des experts en psychiatrie ayant le sens des réalités spirituelles.

 

Le ministre

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Le ministère de l’exorciste est confié à un prêtre expressément désigné par l’évêque diocésain. En effet, on n’en dispose pas en vertu d’un seul charisme personnel mais on le reçoit de l’Eglise. L’exorcisme majeur est strictement réservé à ce ministre. C’est pourquoi, le Rituel n’est pas accessible en librairie mais directement adressé aux évêques diocésains et aux exorcistes expressément nommés par eux.

Le prêtre exorciste peut s’adjoindre une équipe de fidèles religieux ou laïcs, femmes ou hommes, compétents et avertis pour accueillir et soutenir par le dialogue et la prière les personnes souffrantes.

 

Le déroulement

Lorsqu’il paraît opportun, l’exorcisme doit se dérouler de manière qu’il manifeste la foi de l’Eglise et ne puisse être considéré par personne comme un acte de magie ou de superstition. Comme l’indique les Préliminaires du Rituel, il ne fera l’objet d’aucune publicité et l’exorciste et les personnes qui y auront assisté garderont la discrétion qui s’impose.

Même s’il doit rester une action essentiellement discrète, l’exorcisme est une célébration liturgique dont l’inspiration est profondément baptismale. Quelques proches ou accompagnateurs peuvent y prendre part. Elle comporte des rites d’ouverture : signe de croix, salutation, aspersion d’eau bénite ; une liturgie de la Parole : psaumes, lecture d’Evangile, imposition des mains, profession de foi ; des rites d’exorcisme : prière adressée à Dieu pour qu’il délivre le fidèle de tout mal ; dans certains cas, peut s’adjoindre une adjuration adressée par le prêtre exorciste à Satan pour le chasser ; cette injonction est faite au nom de Jésus Christ par la foi et la prière de l’Eglise ; des rites de conclusion : Les personnes présentes rendent grâce et l’exorciste conclut par une prière, demande de protection, et une bénédiction.

Une annexe de ce Rituel est prévue à l’usage des fidèles et groupes de prière comme soutien dans l’épreuve du combat spirituel contre les puissances du mal. Elle fait l’objet d’une publication spécifique présentée ci-après, Délivre-nous du Mal.

 

Monique Brulin, théologienne, Professeur honoraire de l’Institut Catholique de Paris

Source : Liturgie et Sacrements © SNPLS / CEF

 

 

 

L’exorcisme en questions

 

Comment en arrive-t-on à avoir des « démêlés » avec le diable ? Comment en arrive-t-on à devoir affronter le diable ?

Beaucoup de personnes qui viennent voir l’exorciste ont grandi dans des familles marquées par de graves blessures psychologiques, par des péchés graves, par des pratiques nocives qui peuvent constituer autant de portes d’entrée pour le diable. D’ autres ont été confrontées à la sorcellerie, à la magie noire, ou différentes pratiques occultes ; d’autres se pensent victimes de sorts.

 

Quelles sont les actions qui favorisent l’action du diable ?

le spiritisme : on commence à invoquer les esprits pour s’amuser, on cherche par exemple à faire tourner les tables, l’un des participants proclame être Satan ou entrer en contact avec les morts.

La consultation de personnes ayants des pratiques occultes et néfastes.

Les addictions aux drogues, à l’alcool, au sexe, à la pornographie

Les détournements dans la pratique de certaines médecines parallèles

 

La magie noire

Qu’est-ce que le satanisme ?

Le satanisme est définit par le rapport à Satan. Il en fait le centre de la vie et de l’explication du monde. Il peut prendre différentes formes d’expressions (religieuses, sociétales, spirituelles, culturelles,…).

Aujourd’hui le satanisme profite plus particulièrement du vide spirituel et du manque de repères. Il peut traduire une révolte contre toute forme de sociétés et institutions.

Esprits et démons envahissent certains domaines de notre culture contemporaine.

 

Qu’évoque-t-on quand on parle du diable ?

C’est un ange créé bon par nature qui a refusé la bonté de Dieu et s’est révolté contre lui, se rendant de lui-même mauvais. L’Apocalypse nous apprend que les démons ont été chassés  à jamais du paradis.

Le diable selon l’Ecriture est le prince du mensonge, le prince des ténèbres, celui qui divise, qui se jette en travers, qui accuse, qui calomnie, qui médit. La foi chrétienne en affirmant l’existence du diable confesse que le Christ l’a vaincu par le don de sa vie et de son amour dans la Pâque (sa mort sur la Croix et sa résurrection).

 

Quel est le mode « ordinaire » de nuisance du démon ?

Faire entrer en tentation.
Conduire à la tristesse et à la désespérance.
Ôter la paix.
Diviser et obscurcir les consciences.

 

Quelle est la différence entre infestation et possession diabolique ?

Dans le cas d’une infestation, Satan peut se saisir de l’imagination et de la mémoire d’un corps, et altérer la volonté (mais pas l’âme qui appartient toujours à Dieu, l’homme gardant sa liberté). Quand le diable agit, il provoque une atteinte psychique : l’écoute, le dialogue et la prière permettent de démêler ces troubles.

Dans la possession diabolique, le possédé ne domine plus rien, le mal agit alors sans le consentement de la personne.

 

Comment devient-on exorciste ?

L’exorcisme fait partie du ministère de l’évêque. De manière habituelle, il délègue cette mission à un prêtre qu’il nomme exorciste pour un temps donné. L’exorciste ne peut agir que dans son diocèse sauf dérogation spéciale au cas par cas. Il reçoit de son évêque le Rituel officiel de l’exorcisme qu’il doit respecter de façon très précise. Le livre est attaché à la fonction et l’exorciste doit le rendre à l’évêque à la fin de sa mission. Les exorcistes rendent compte régulièrement de leur mission à leur évêque et suivent des sessions de formation. Ils participent à la Session Nationale des exorcistes qui se tient tous les deux ans, organisée par le Bureau National.

Source ; Église catholique en France

 

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